Cueillir ses propres plantes sauvages pour les consommer, c’est chouette ! Cependant, que ce soit pour un usage alimentaire ou médical, il faut veiller à prendre quelques précautions. Cet article n’a pas pour but de vous effrayer, au contraire ! Son objectif est de vous permettre de profiter au mieux des joies de la cueillette sauvage et des bienfaits des plantes en toute sécurité 🙂
Le lieu de la cueillette
Ce n’est pas parce qu’une plante parvient à pousser que l’endroit est sain.
Il faut impérativement éviter les lieux suivants :
- les abords de champs à cause des éventuels pesticides
- les pâturages, à cause des souillures bovines, ovines, équines…
- les poteaux et piquets en tout genre qui attirent les chiens
- les bords de route à cause de la pollution
- les abords de décharges
- et tous les lieux qui vous semblent douteux quelle qu’en soit la nature
Il faut également savoir que les déjections d’animaux peuvent souiller les plantes et, en cas d’ingestion d’œufs de parasites, provoquer chez l’homme des maladies telles que l’échinococcose ou la douve du foie.
L’échinococcose
L’échinococcose alvéolaire humaine est une maladie parasitaire rare et mortelle lors de laquelle la larve d’un petit ver se développe dans le foie. Au départ, ce ver colonise l’intestin grêle de certains renards, chiens ou même chats. Une fois infecté, l’animal élimine les œufs du parasite qui se retrouvent alors dans ses déjections. Si elles se trouvent sur une plante ou sur des baies, l’homme peut ingérer accidentellement des œufs de ce ver, sachant que la pluie ou le froid ne les tuent pas. L’infection peut mettre entre 5 et 15 ans à se déclarer. Les symptômes sont le plus souvent : une dégradation de l’état général, des douleurs abdominales (en particulier à droite), une jaunisse et surtout une augmentation du volume du foie, l’infection se traduisant par une lésion alvéolée à ce niveau. On compte en France 25 à 30 nouveaux cas par an.
La douve du foie
C’est également une maladie parasitaire rare mais qui se retrouve cette fois chez les herbivores. Il en existe 2 variantes : la petite douve, qui touche les moutons et la grande douve qui peut également toucher les moutons mais aussi les vaches et les chevaux. Comme l’échinococcose, la douve est transmise à l’homme par ingestion de plantes ayant été en contact avec des excréments parasités. La maladie se déclare au bout de quelques semaines et provoque une fatigue intense, de la fièvre, des troubles digestifs et des douleurs abdominales sur le côté droit.
Pour éviter toute contamination par ces parasites, en cas de doute, il est préférable de cuire les fruits ou les plantes récoltés avant de les consommer ou alors de cueillir uniquement celles se trouvant en hauteur.
L’identification de la plante
Certaines plantes ou fruits sont reconnaissables facilement et les confusions impossibles. Dans ce cas, pas de souci, on peut cueillir ! C’est le cas des mûres ou des fraises des bois par exemple.
Dans d’autres cas, il faut avoir au préalable quelques connaissances acquises soient dans les livres ou sur internet, ou encore mieux, apprises sur le terrain avec quelqu’un qui connait bien les plantes.
C’est le cas du sureau par exemple. Le sureau noir est consommé mais pas le sureau hièble qui lui, est toxique. Lorsqu’on les connait bien, on n’a plus de doutes, mais les premières fois il vaut sans doute mieux faire vérifier votre cueillette.
Dans tous les cas, si vous avez le moindre doute, il est toujours préférable de vous abstenir de cueillir !
Le choix des spécimens à cueillir
Les plantes ou fruits que vous cueillez doivent être sains, sans traces de souillures ou de parasites.
Il est préférables de cueillir des feuilles jeunes et les sommités et celles se trouvant en hauteur lorsque cela est possible.
Étique et biodiveristé
Afin de ne pas nuire à la nature, il est primordial de cueillir uniquement ce dont on a besoin, de ne pas gaspiller, de ne pas piétiner et bien entendu de laisser les racines en place. Généralement, on apprend qu’il ne faut pas prélever plus de 10% d’un secteur de plantes.
Il est à noter qu’il est interdit de prélever des plantes dans des réserves naturelles. Vous trouverez en général cette indication à l’entrée.
De la même façon, il est interdit de cueillir des espèces protégées. Pour la Franche-Comté, vous pouvez retrouver la liste des espèces protégées sur le site internet de la DREAL.
Et maintenant, à vous de jouer ! Bonne cueillette sauvage ! 🙂